Partie I : L’Atlantide a-t-elle
existé ?
Partie II : A la recherche de l’Atlantide
Partie III : Les Atlantes sont-ils des peuples nordiques ?
Partie II : A la recherche de l’Atlantide
Partie III : Les Atlantes sont-ils des peuples nordiques ?
L’Atlantide a-t-elle existé ?
Le mystère de l’Atlantide est entré
dans l'histoire par quelques phrases d'un dialogue de Platon. Les
premières références connues de l’Atlantide apparaissent dans
deux de ces dialogues, le Critias et le Timée.
L'énigmatique empire des Atlantes défie la sagacité des chercheurs depuis vingt-cinq siècles. Des milliers de volumes lui ont été consacrés. A peu prés autant d'hypothèses ont été formulées sur la localisation de l’Atlantide. Trois sont sérieuses.
L'énigmatique empire des Atlantes défie la sagacité des chercheurs depuis vingt-cinq siècles. Des milliers de volumes lui ont été consacrés. A peu prés autant d'hypothèses ont été formulées sur la localisation de l’Atlantide. Trois sont sérieuses.
Le témoignage de Platon
Vers 355 avant notre ère, le Timée et
le Critias fondent le mythe de l’Atlantide. Comme les autres œuvres
du philosophe, les textes se présentent sous forme d’entretiens
entre plusieurs personnes :
- Socrate, le maître de Platon
- Timée, philosophe pythagoricien
- Critias, politicien sans scrupule
- Hermocrate, ancien général syracusien
«Oui, Solon, il fut un temps, avant la
plus grande destruction par les eaux, où la cité qui est
aujourd'hui celle des Athéniens était, de toutes, la meilleure dans
la guerre (..) En ce temps-là, on pouvait passer par cette mer
(l'océan Atlantique?) Elle avait une île, devant ce passage que
vous appelez les Colonnes d'Hercule (..) Or, dans cette île
Atlantide, des rois avaient formé un empire grand et merveilleux
(..) Cette puissance, ayant une fois concentré toutes ses forces,
entreprit en un seul élan, d'asservir votre territoire et le nôtre,
et tous ceux qui se trouvent de ce côté-ci du détroit. C'est
alors, ô Solon, que la puissance de votre cité fit éclater aux
yeux de tous son héroïsme et son énergie. Car elle l'a emporté
sur toutes les autres par la force d'âme et par l'art militaire (..)
Mais, dans le temps qui suivit, il y eut des tremblements de terre
effroyables et des cataclysmes. Dans l'espace d'un seul jour et d'une
nuit terrible, toute votre armée fut engloutie d'un seul coup sous
la terre, et, de même, l'île Atlantide s'abîma dans la mer et
disparut. Voila pourquoi, aujourd'hui encore, cet océan est
difficile et inexplorable, par l'obstacle des fonds vaseux et très
bas que l'île, en s'engloutissant, a déposés."
Timée, traduction 1925
Ce passage du Timée, détaillé et
confirmé dans le Critias (ou l'Atlantide), un autre des dialogues de
Platon, entretient le « mystère atlante » depuis prés de
vingt-cinq siècles.
Ces renseignements rapportés par
Platon proviennent d'une tradition recueillie en Égypte par Solon,
un des sages qui ont donné á Athènes ses premières lois. Les
prêtres de Sais auraient communiqué au voyageur grec ce qu'ils
savaient de la mystérieuse île et de l'empire qu'elle commandait.
Selon ces Égyptiens, neuf mille ans
avant la venue de Solon, les ancêtres des Athéniens auraient
repoussé des envahisseurs venus de l'Ouest, depuis un vaste
continent «plus grand que la Libye et l'Asie réunies », situé en
face des colonnes d'Hercule, nom antique du détroit de Gibraltar.
(Pour les Grecs, la « Libye » était une vaste région de
l'Afrique.)
Selon les prêtres de Sais, les
Athéniens auraient réussi à triompher de cette redoutable
puissance, mais au prix de terribles sacrifices. En fait, leur
victoire finale n'aurait été acquise qu’après le cataclysme qui
aurait détruit l'Empire atlante.
Si le Timée évoque la fin de l'île atlante, le Critias fournit davantage de renseignements sur son histoire, son organisation et ses ressources.
Si le Timée évoque la fin de l'île atlante, le Critias fournit davantage de renseignements sur son histoire, son organisation et ses ressources.
L’Atlantide selon Platon
Poséidon, le dieu des flots, aurait
confié un titre royal à Atlas. Celui-ci aurait alors donné son
propre nom et des lois au grand empire occidental.
D'après le récit de Platon, la
richesse minière de l'île atlante était considérable. On y
trouvait de l'or, mais on y fabriquait surtout de l'orichalque, que
plusieurs historiens, dans ce cas précis, identifient à l'ambre des
côtes baltiques de l'Europe.
Le sol était recouvert de forêts, qui
fournissaient d'importantes quantités de bois pour la construction
des bateaux. Bétail et gibier abondaient, ainsi que champs de
céréales et vergers. Bref, l'île atlante était une sorte de pays
de cocagne.
Une carte de l'Atlantide, exécutée à l'époque classique d'après Platon et Diodore
On y voyait, toujours selon le récit
de Platon, de nombreux éléphants. La pierre y était de bonne
qualité et permettait la construction de monuments impressionnants.
L'ami de Socrate précise : « Les Atlantes tiraient cette pierre de
dessous la périphérie de l'île centrale. Il y en avait de la
blanche, de la noire et de la rouge. »
La force militaire des Atlantes était
à la mesure des richesses de leur contrée : une flotte de mille
deux cents navires, une armée de dix mille chars...
Bien entendu, les chiffres rapportés
par Platon doivent être considérés avec méfiance. Ils n'en
traduisent pas moins un ordre de grandeur impressionnant.
Malheureusement, le Critias est resté inachevé et son auteur n'a
pas eu le temps de nous raconter, en détail, la fin de l'Empire
atlante.
A la recherche de l’Atlantide
Curieusement, l'existence d'un tel État
n'a pas été confirmée par les autres récits qui nous restent de
l'Antiquité. Dans les textes homériques, on trouve bien le nom
d'Atlas, et l'île d'Ogygie, où règne la redoutable Calypso, qui
pourrait éventuellement être l'Atlantide. Mais elle n'offre que peu
de ressemblances avec le récit platonicien.
La lutte de Zeus contre les Titans,
évoquée dans la cosmogonie écrite par Hésiode, pourrait également
rappeler la guerre entre les Athéniens et les Atlantes. C'est une
hypothèse risquée.
Déjà, á l'époque de Platon, on tend á mettre en doute l'authenticité du récit transmis par Solon.
Déjà, á l'époque de Platon, on tend á mettre en doute l'authenticité du récit transmis par Solon.
Crantor de Soles, le premier
commentateur de Platon, se serait rendu en Égypte pour vérifier,
auprès des prêtres de Sais, la véracité des événements contés
au Grec Solon au VIe siècle avant notre ère.
Il n'a pas dû trouver beaucoup de preuves : il n'existe aujourd'hui aucune source égyptienne pour confirmer le Critias et le Timée. Sauf, bien entendu, si l'on identifie les Atlantes à ces mystérieux Peuples de la mer et du nord venus déferler en Égypte vers la fin du IIe millénaire
Il n'a pas dû trouver beaucoup de preuves : il n'existe aujourd'hui aucune source égyptienne pour confirmer le Critias et le Timée. Sauf, bien entendu, si l'on identifie les Atlantes à ces mystérieux Peuples de la mer et du nord venus déferler en Égypte vers la fin du IIe millénaire
Par la suite, de nombreux géographes
et philosophes antiques refuseront de prendre au sérieux l'existence
de l'île atlante.
Aristote, Strabon, Ptolémée ou Pline
s'en moqueront ouvertement, tandis que Philon le Juif, Jamblique ou
Proclus, philosophes de l'école néo-platonicienne d'Alexandrie, se
contenteront de reprendre les propos de Platon, mais sans rien y
ajouter.
Depuis la fin du XIXe siècle, de
nombreuses théories se sont succédées. Trois de ces théories
semblent plus sérieuses que les autres.
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