tour d’horizon .
Les civilisations précolombiennes
Les civilisations dites "précolombiennes" sont celles qui se sont
développées en Amérique centrale et en Amérique du Sud avant l’arrivée
de Christophe Colomb en 1492.
Les plus connues d’entre elles sont les civilisations maya, inca et
aztèque. Elles ont été anéanties au 16e siècle par les soldats espagnols
(les "conquistadores") venus conquérir les terres du continent
américain (le "Nouveau Monde") au nom de la Couronne espagnole.
Les Olmèques
La plus ancienne civilisation précolombienne, dont sont issues toutes
les autres, est celle des Olmèques. Les Olmèques (1200 à 500 avant
Jésus-Christ) vivaient au Sud-Est du Mexique actuel, à l’emplacement des
États mexicains de Veracruz et de Tabasco. Ils sont célèbres pour avoir
sculpté des têtes humaines colossales dans la pierre.
Tête olmèque de 2,5 mètres de haut, taillée dans le basalte (850 à 700 avant Jésus-Christ)
Teotihuacan, la cité des Dieux
Teotihuacan est la plus célèbre cité précolombienne. Son nom désigne
aussi la civilisation dont elle fut le berceau. Ses ruines sont situées à
environ 40 kilomètres au nord-est de Mexico.
La cité connut son apogée entre 150 et 450 après Jésus-Christ. Elle
abritait une population de plus de 150 000 habitants. Elle fut
abandonnée au 7e siècle, peut-être suite à une révolte de la population
contre la classe dirigeante.
La civilisation Teotihuacan était très proche de la culture maya et
influença fortement les peuples qui sont apparus plus tard au Mexique,
tels que les Aztèques.
Teotihuacan
Où vivaient les Mayas, les Incas et les Aztèques ?
Les Mayas et les Aztèques vivaient en Amérique centrale, dans les régions qui bordent le golfe du Mexique.
Les
Mayas étaient organisés en cités États indépendantes, gouvernées par
des familles nobles. Leurs plus grandes cités étaient Tikal et Calakmul
(3e - 9e siècle), puis Chichén Itzá (10e siècle - 11e siècle) et Uxmal
(10e siècle - 13e siècle).
Les
Aztèques avaient construit leur capitale, Tenochtitlan (14e - 16e
siècle), à l’emplacement de l’actuelle Mexico. C’était l’une des plus
grandes villes du monde, avec plus de 200 000 habitants.
Les
Incas vivaient le long de la cordillère des Andes (chaîne de montagnes
longeant la côte ouest de l’Amérique du Sud). L’empire inca (13e - 16e
siècle) avait pour capitale Cuzco, située au sud. Au 16e siècle, Quito
devint la capitale du nord de l’empire.
Quels sont les sites archéologiques les plus connus ?
Les principaux sites archéologiques mayas sont Tikal, Chichén Itzá, Tulum et Palenque.
Tikal (Guatemala) : enfouie dans la jungle épaisse, cette cité est la plus grande du début de l’ère maya
Chichén Itzá (Mexique) : le plus célèbre des sites mayas
Tulum (Mexique) : le seul port maya connu, qui surplombe la mer des Caraïbes
Palenque (Mexique) : l’une des plus grandes cités mayas, située au coeur de la forêt tropicale
Le principal site archéologique inca est le Machu Picchu (Pérou),
construit au 15e siècle à plus de 2 000 m d’altitude dans la cordillère
des Andes. Cette ville était probablement un centre spirituel, qui
servait peut-être de sanctuaire royal.
La ville Machu Picchu, surnommée "la cité perdue des Incas"
Il ne reste plus grand-chose des cités Aztèques et de la capitale Tenochtitlan, détruites par les conquistadores.
La civilisation maya
À l’apogée de leur culture (3e et 4e siècles), les Mayas ne savaient pas
utiliser la roue et les métaux pour faire des outils, mais ils
pratiquaient l’écriture, l’astronomie et les mathématiques. Leur
économie reposait sur l’agriculture, en particulier la culture du maïs
et du cacao, dont les fèves servaient de monnaie d’échange. Ils
tissaient le coton et travaillaient les métaux (or, cuivre, argent,
jade) pour créer des bijoux et des parures.
Leur société était divisée en classes, et les villes étaient dirigées
par des souverains héréditaires. Ils adoraient plusieurs dieux, liés à
la nature (le Soleil, la Pluie, la Lune, le Maïs, etc.). Leurs
prisonniers de guerre étaient sacrifiés ou réduits en esclavage.
Peinture murale du site maya de Cacaxtla au Mexique (avant 700)
Le mystère des cités mayas abandonnées
Du 8e au 10e siècle, les grandes cités mayas sont abandonnées
progressivement sans que l’on sache pourquoi (Tikal, Calakmul, Copan,
Palenque). Les cités situées au nord (Chichén Itzá, Uxmal, Mayapan)
continuent néanmoins à prospérer pendant quelques siècles.
Ce déclin de la civilisation maya est probablement dû à une combinaison
de facteurs (guerres, sécheresse, révoltes, prophétie...).
Principaux sites mayas
Les Incas et le culte du Soleil
La civilisation inca connut son apogée au 15e siècle. Les Incas ne
connaissaient ni l’écriture, ni le fer, ni la roue, mais ils régnaient
sur un véritable état monarchique qui s’étendait le long de la
cordillère des Andes. L’empire était très structuré et bureaucratisé, et
leur société fut l’une des mieux organisées et des plus disciplinées
qui aient jamais existé.
Les Incas vouaient un culte au Soleil. À travers tout l’empire, des
temples lui étaient consacrés. L’empereur, appelé "Inca", était
considéré comme le fils du Soleil.
Représentation de l’empereur Atahualpa (né vers 1502 - mort en 1533), Ojai Valley Museum, Californie
L’empire aztèque
Les Aztèques se donnaient eux-mêmes le nom de "Mexica". Le terme "Aztèques" n’a été popularisé qu’à partir du 17e siècle.
Les Aztèques fondèrent leur capitale Tenochtitlan en 1325, à
l’emplacement de l’actuelle Mexico. La légende raconte qu’ils bâtirent
leur cité à l’endroit où se tenait un aigle perché sur un cactus et qui
mangeait un serpent. Cet aigle est représenté sur le drapeau mexicain.
Drapeau du Mexique, adopté en 1968
À partir de leur capitale, ils érigèrent un vaste empire en
conquérant les terres voisines et en concluant des alliances militaires
avec d’autres cités. Leur société était divisée en classes. L’esclavage
existait, et certains esclaves capturés à la guerre étaient destinés à
être sacrifiés.
L’empereur était choisi par un grand conseil.
Les Aztèques connaissaient l’écriture, savaient fabriquer le papier,
et pratiquaient l’astronomie. Le commerce était très développé dans
l’empire, et la capitale abritait d’immenses marchés.
Pierre du Soleil (14e-15e siècle), oeuvre la plus célèbre de l’art aztèque
Les sacrifices humains
Les Aztèques et les Mayas vénéraient le Soleil, la Pluie, la Lune et de
nombreux autres dieux. Ils croyaient avoir été créés par le dieu
"Serpent à plumes" (appelé Quetzalcoatl par les Aztèques) qui descendit
dans le monde souterrain des morts et arrosa de son propre sang les os
des ancêtres pour leur redonner vie.
Masque aztèque en turquoise et coquillages sur bois, représentant le dieu Quetzalcoatl (vers 1500)
Ils offraient à leurs dieux des sacrifices humains, et à chaque
divinité correspondait un rite particulier : des sacrifiés avaient le
coeur arraché pour que le Soleil se lève chaque matin ; des enfants
étaient noyés pour que les pluies soient abondantes.
Le deuxième mois du calendrier aztèque était appelé Tlacaxipehualiztli
(littéralement "écorchement des hommes"). Pendant ce mois, des victimes
étaient égorgées ou décapitées, puis écorchées en l’honneur du dieu Xipe
Totec ("notre seigneur l’écorché"), dieu du renouveau de la végétation.
Les peaux étaient portées par les prêtres pendant les rituels de
fertilité qui suivaient les sacrifices. Les crânes des victimes étaient
exposés par centaines.
Les sacrifices avaient lieu également dans les grandes occasions, comme
la rénovation du grand temple aztèque de Tenochtitlan (fin du 15e
siècle) à l’occasion de laquelle plusieurs centaines de personnes furent
sacrifiées.
Des jeux étaient parfois mêlés aux sacrifices, comme le jeu de balle
maya, qui se terminait par la décapitation du vaincu ou du vainqueur.
Sacrifice
humain (illustration du Codex Mendoza, ouvrage réalisé par un indigène
vers 1541-1542 à la demande d’Antonio de Mendoza, vice-roi de la
Nouvelle-Espagne)
Les victimes des sacrifices étaient la plupart du temps des
prisonniers de guerre, mais elles pouvaient aussi faire partie de la
population et être consentantes (la croyance voulait que les sacrifiés
soient promis à un destin enviable).
Les sacrifices nécessitaient constamment de nouvelles victimes,
obligeant les Aztèques et les Mayas à partir en expéditions pour faire
des prisonniers de guerre.
Le cannibalisme était une pratique courante chez les Aztèques, qui
mangeaient parfois leurs ennemis, ainsi que les victimes sacrifiées.
Les Incas pratiquaient également les sacrifices humains, mais
uniquement lors de grands troubles (maladies, catastrophes naturelles),
pour apaiser les dieux. Ainsi, lors des tremblements de terre, des
enfants étaient enterrés vivants.
Comment quelques centaines d’Espagnols ont-ils pu anéantir plusieurs millions d’Indiens ?
Les Indiens n’opposèrent que très peu de résistance aux conquistadores,
qu’ils considéraient comme des êtres surhumains. Les armes à feu, les
armures et les chevaux donnèrent un avantage décisif aux Espagnols.
Le
conquistadore Pedro de Valdivia (né vers 1500 - mort en 1553), l’un des
lieutenants de Pizarro, peint par Jaime Alegria Herrera
Les soldats espagnols, sous les ordres d’Hernán Cortés (1485-1547),
triomphèrent en trois ans (1519-1521) des Aztèques et de leurs chefs :
Montezuma II et Cuauhtémoc.
Cortés n’avait que 600 hommes, mais il fut aidé par des peuples qui
voulaient se libérer de la domination aztèque (les Totonaques, les
Tlaxcaltèques, les Otomis).
Les Incas furent vaincus par Francisco Pizarro (1475-1541) et ses
conquistadores en 1532-1533. Les Espagnols étaient moins de 200, alors
que les Inca étaient plusieurs millions. Cette victoire fut possible car
l’empire inca était affaibli par une lutte qui opposait depuis 1529 les
deux frères Huáscar et Atahualpa, tous deux prétendants au pouvoir
impérial.
La guerre, les maladies apportées d’Europe et les travaux forcés imposés
par les Espagnols décimèrent la plupart des Incas en moins de 200 ans.
Statue de Francisco Pizarro à Trujillo en Espagne, sa ville natale
A l’arriver des conquistadores, les grandes cités mayas n’existaient
plus depuis longtemps. Les Mayas vivaient dans des petits villages, et
les dernières poches de résistance ne tombèrent qu’à la fin du 17e
siècle.
L’Eldorado
Le mythe de l’Eldorado évoque un pays d’Amérique du Sud où les cités
seraient construites en or. Cette légende a attiré de nombreux
explorateurs, désireux de s’emparer des richesses du Nouveau Monde. Elle
est apparue en Espagne au 16e siècle, suite aux récits des
conquistadores.
Ces récits sont aussi à l’origine de l’expression française "c’est le Pérou".
Ornement pectoral en or créé par les Mixtecs, l’une des civilisations précolombiennes contemporaines des Aztèques
Les Mayas, les Incas et les Aztèques existent-ils encore aujourd’hui ?
Aujourd’hui, les descendants des Mayas vivent au Mexique, au Guatemala,
au Belize, au Honduras et au Salvador. Les descendants des Incas vivent
en Équateur, au Pérou et en Bolivie. Les descendants des Aztèques vivent
au Mexique.
On estime que le Mexique est indien à 10-12 %, le Guatemala à 60 %, le Pérou et l’Équateur à 40 % et la Bolivie à plus de 60 %.
Reconstitution d’une danse aztèque
je reviendrai sur chaque avec plus de détaille
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